Les + du blog : « SPIDER-MAN, LE DERNIER COMBAT »
C’est l’histoire de deux mecs qui bossent dans une pizzeria pourrie du fin fond de New York. Le jeune veut convaincre le vieux des bienfaits des DVD. Mission impossible. Le vieux se cramponne à ses bonnes vieilles K7. Une révolution dans sa vie, ça lui suffit amplement à pépère. Hors du VHS, pas de salut. Le jeune, qui a le malheur d’évoquer les bonus des DVD, s’en prend plein la tronche : « Rien à cirer ! J’ai pas besoin qu’un abruti d’Hollywood m’explique de quoi le film parle. Les DVD, c’est la plus grosse arnaque depuis celle où on nous a obligé à passer des vinyles aux CD. » On commence à se dire que le vieux n’a peut-être pas tout à fait tort quand le jeune ouvre la porte de derrière et balance son sac poubelle du soir dans la ruelle. Juste aux pieds d’une forme immobile, vêtue de rouge et de noir. Une forme bien amochée qui balbutie « Rentrez, fermez les portes… » Le temps que le message se fraie un chemin dans les synapses du fan de DVD, il est trop tard. Monté sur un surf d’enfer, un type à très sale gueule, caparaçonné de cuir et d’écailles, déboule du ciel en balançant des citrouilles incendiaires. Les pizzas vont être un chouïa cramées ce soir. Bienvenue dans le monde enchanté de Spider-Man.
De corvée de préface, le grand Stan Lee, créateur de Spider-Man en 1962, parle du Dernier Combat comme d’un film. Bien vu. Le scénariste Mark Millar conduit son histoire en respectant les lois de la série, y instille un rythme qui ne faiblit jamais tout en peaufinant des dialogues qui réussissent à donner l’impression que tous ces personnages impossibles parlent comme dans la vraie vie. Le fil de l’intrigue permet à l’homme araignée de spider tout son saoul. Tante May a été enlevée et sa femme, Mary-Jane, est menacée de mort. Millar a l’intelligence de développer l’humanité des pires crapules psychopathes qui, toutes manipulées, acquièrent du coup un côté humain qui rend la sauce encore plus goûteuse. Ajoutez à cela une explication tordue comme on les aime quant à l’apparition des super-héros et des super méchants, balancez un super méchant tout frais à chaque chapitre, rajouter la Chatte pour que le combat soit plus égal –et plus sexy- et faites dessiner le tout par des artistes comme Terry Dodson et Frank Cho qui en donnent au lecteur pour son argent. Vous obtiendrez effectivement un album-film, découpé comme un film, chaînon manquant pour tous ceux qui ont aimé les deux formidables Spider-Man du réalisateur Sam Raimi mais hésitent à se lancer dans l’univers dément, protéiforme et touffu du comic book.
Le Dernier Combat est un des quelques chef-d’œuvres qui, sous la direction de Joe Quesada et sous la bannière de Marvel Knights, relancèrent le mythe super héroïque après les années noires de la fin du siècle dernier.
JPF
Marvel Knights Spider-Man, Le dernier combat, par Terry Dodson / Frank Cho et Frank Millar, Marvel deluxe, 25 euros.
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Ce recueil de Spider-Man Knight est trés bien fait et pose vraiment l’univers moderne dans lequel les super-héros Marvel son entrés.
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Ce recueil de Spider-Man Knight est trés bien fait et pose vraiment l’univers moderne dans lequel les super-héros Marvel son entrés.
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