Les éditeurs menacent de boycotter le Festival d’Angoulême
Après une édition houleuse, marquée par des nommés au Grand Prix entièrement masculins, puis une cérémonie de remise des prix involontairement blessante — l’animateur y remettait en préambule de faux prix, à des albums pourtant en compétition… —, les éditeurs de bande dessinée réagissent. Une quarantaine d’entre eux, de toutes tailles (Dargaud, Delcourt, Casterman, Gallimard, Futuropolis, mais aussi L’Association, Cornélius, Les Requins Marteaux, The Hoochie Coochie, Les Rêveurs, Misma…), appellent au boycott du Festival international d’Angoulême si une « refondation » de la manifestation n’est pas menée. Dans un communiqué, publié par Livres Hebdo, ils pointent une accumulation d’ « errements » : « absence de femmes dans la liste des auteurs éligibles au Grand Prix de la Ville d’Angoulême, mécontentement des auteurs souvent mal traités par l’organisation, baisse de la fréquentation, opacité dans les sélections des prix, cérémonie de clôture désastreuse… ».
Ils demandent à être reçus par la ministre de la Culture (la fraîchement nommée Audrey Azoulay), et que soit nommé un médiateur « afin de mener à bien, de toute urgence, cette refondation ». Si aucune mesure n’était prise, ils ne participeraient pas à la prochaine édition. « Le problème, c’est l’accumulation de problèmes, assure Guy Delcourt, fondateur des éditions éponymes et président du groupe bande dessinée au Syndicat national de l’édition (SNE), à Livres Hebdo. Il y a un clair manque de vision et de stratégie. » « Dans les discussions à venir, le SNE et le Syndicat des éditeurs alternatifs (SEA) auront sans doute des divergences, précise Jean-Louis Gauthey, patron de Cornélius et porte-parole du SEA. Nous ne partageons pas la même vision du secteur, mais nous sommes d’accord pour que soient créées les conditions d’une manifestation apaisée, car le Festival est le bien commun de tous. »
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