Par Philippe Thirault (scénarios) et Gabriel Ippoliti, Nathalie Ferlut, Jeanne Puchol, Jean-François Solmon, Stéphane Courvoisier, Chloé Cruchaudet, Li-An et Alberto Pagliaro. Delcourt, 14,95 €, le 5 novembre 2008.

Huit témoignages d’enfants qui ont frôlé la mort pendant la Seconde Guerre mondiale, juste parce qu’ils étaient juifs. Huit parcours terribles et émouvants qui participent à l’essentiel devoir de mémoire que doit entretenir chacun d’entre nous aujourd’hui. Huit histoires courtes en bande dessinée pour un ouvrage collectif des plus réussis.

Le défi était à la hauteur du sujet. Comment compresser en quelques pages les souvenirs d’enfants les plus douloureux qui soient? Comment raconter le miraculeux sauvetage de ceux qui ont souvent perdus leurs parents, qui ont dû changer de nom et de religion pour échapper aux camps de la mort? Le scénariste Philippe Thirault s’en sort remarquablement, laissant le champ libre aux voix off des enfants sauvés, tissant ainsi huit destins qui se ressemblent, même s’ils sont tous différents. Les différents graphismes – du dessin très pictural de Gabriel Ippoliti au trait doux de Li-An, en passant par le dynamisme de Chloé Cruchaudet – forment un ensemble d’une rare cohérence pour un ouvrage collectif, à la limite de l’uniformité. L’ouvrage est complété d’un intéressant dossier pédagogique sur le sort de enfants juifs pendant et après la Shoah, ainsi que (et c’est plus surprenant dans une BD) de deux pages promouvant plusieurs associations juives, dont Yad Layeled France, qui encourage l’enseignement de l’histoire de la Shoah en milieu scolaire. Ce qui en fait définitivement un ouvrage à conseiller à tous les collégiens et lycéens francophones.

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