Les Enquêtes de Nicolas Le Floch #1
Après l’adaptation des romans de Jean-François Parot – décédé au printemps dernier – à la télévision, c’est la bande dessinée qui s’empare du héros Nicolas Le Floch, jeune et fringant commissaire au Châtelet. Tout droit venu de sa Bretagne natale, il se doit de déjouer les plans de vils marauds et de perfides courtisanes, avant que cela éclabousse le roi, Louis XV, et sa tendre Mme de Pompadour.
Vifs succès de librairie (les romans de Jean-François sont publiés en poche dans la collection 10/18), et bonne audience pour la série adaptée par France Télévisions, les aventures de Nicolas Le Floch ont fait mouche par l’écriture de l’auteur, mimant la syntaxe du XVIIIe siècle et son vocabulaire, tout en restant lisible pour les lecteurs contemporains. Son univers est plaisant car on y retrouve des personnages récurrents à fort caractère. Le Paris de l’époque y est décrit tantôt crapoteux, tantôt élégant.
La déception est donc flagrante devant cette BD terne et sans grande ambition. Visages peu expressifs, actions au ralenti, une tonalité sombre malgré le choix de la polychromie, peu ou pas d’ambiance générale… Les petites cases se succèdent, sans pause, sans volonté de dresser de vastes tableaux, que le Paris de XVIIIe siècle aurait probablement mérités. L’histoire, celle d’un assassinat mêlant un commissaire corrompu et touchant de près la cour et la favorite du roi, est narrée de façon efficace mais la langue de Parot est difficilement mise à l’honneur par l’adaptation en BD, par essence synthétique. En effet, les phylactères ne peuvent rendre le lyrisme et le phrasé ample qui fait le charme de ses romans. Une transposition ratée.
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