Les Entreprises libérées
Peut-on être heureux au boulot ? Les employés souhaitent-ils spontanément réaliser un travail de qualité ? Les primes et les augmentations sont-ils les meilleurs leviers de la motivation? Si ces questions résonnent en vous, la lecture de cet album vous est fortement recommandée.
Fruit d’une enquête d’un an commanditée par les Arènes (les éditions associées à la revue XXI), cette bande dessinée constitue une somme sur l’état des mouvements de libération des entreprises en France. Simmat et Bercovici, respectivement journaliste et dessinateur, sont allés pour nous dans tous les forums et à la rencontre de la poignée d’acteurs actifs dans le domaine. Isaac Getz, théoricien du genre, préside dans cet ouvrage, comme dans le « groupe des libérés » qui se réunissent plusieurs fois par an pour prêcher la bonne parole. Selon lui, la libération n’est pas une méthode mais une philosophie qui place l’humain au centre de l’organisation et… selon les acteurs de cette BD, les bénéfices sont systématiquement au rendez-vous de cette démarche humaniste. Cette enquête prolonge le documentaire « Le bonheur au travail, lui-même inspiré des recherches d’Isaac Getz.
S’il n’y a pas de réelle contre-argumentation dans ce livre, c’est sans doute parce que les auteurs sont convaincus du bien fondé de cette nouvelle façon de diriger une organisation. Par exemple, ils évoquent les laissés pour compte de ces réformes (principalement des cadres intermédiaires qui n’ont pas pu s’adapter aux rôles de « conseillers »), mais ne sont pas allés les interviewer – Isaac Getz évoque le chiffre de 1% des salariés qui ne s’adaptent pas).
On ne peut pas vraiment leur en vouloir tant cette nouvelle approche du travail représente un énorme espoir pour la majorité des employés. Au centre de cette révolution, il y a un changement en profondeur du mode de pensée des dirigeants sur leur rôle, leur rapport au pouvoir, à la stratégie de l’entreprise et à la répartition des richesses. En répercussion, on obtient, au long d’un processus assez lent, une modification de toutes les dimensions du quotidien de l’entreprise et, pour le dire autrement, on obtient du sens au travail réalisé.
Les exemples de firmes sont variés : de Harley Davidson à Gore (les plus connus aux US), on découvre entre autres les expérimentations de Michelin, Kiabi, Imatech, Biose, ChronoFlex, Euractiv et deux ministères belges. Des salariés heureux pour des clients heureux, pour une économie humaine et un monde plus vivable, telle est l’ambition de ce mouvement que ce livre aidera à diffuser. Si vous connaissez des patrons… vous savez ce qu’il vous reste à mettre au pied du sapin !
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