Par Nadja. Olivius, 24€, octobre 2012.

Amélie, jeune femme érudite et passionnée, rêve volontiers de la caverne de Platon. Dans laquelle elle se voit enfermée, entourée d’hommes troubles, désirants ou désirés par elle…

A Montparnasse à la fin du XIXe siècle, elle côtoie une peintre à la personnalité artistique affirmée, mais qui souffre en silence de ne pas séduire son professeur ; une chanteuse réduite à son corps ; un modèle léger, qui croque la vie comme les hommes. Correctrice, « accoucheuse » d’écrivains, Amélie manque de confiance en elle et peine à se lancer enfin dans l’écriture.

Nadja (Comment ça se fait, L’Homme de mes rêves) se lance ici dans une splendide fresque historico-artistique, nourrie de rêves et d’intimité. Brossées sans timidité, rapidement révélées, ses héroïnes hésitent, s’affirment ou perdent leurs illusions. On s’attache très vite à leurs pas, on se trouve suspendu à leurs espérances. Avec grâce, l’auteure manie la gouache, lui donnant tantôt une résonance concrète, tantôt une tonalité onirique. Ses Filles de Montparnasse émeuvent, captivent. On les retrouvera dans trois autres épisodes.

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