« Les Fleurs du mal » érotiques et trash de Liberatore
« À te voir marcher en cadence,
Belle d’abandon,
On dirait un serpent qui danse
Au bout d’un bâton. »
Qui plus indiqué que l’auteur italien Tanino Liberatore (RanXerox, Les Onze mille verges de Guillaume Apollinaire, Les Femmes…) pour illustrer la poésie sombre et sensuelle de Baudelaire ? Alors qu’il s’était fait rare ces dernières années, le dessinateur est revenu au printemps avec un album grand format, recueil illustré de 30 poèmes issus des Fleurs du mal. Tantôt esquissés en noir et blanc, tantôt colorisés et hyper-réalistes, les dessins de Liberatore donnent aux poèmes une tonalité moderne et parfois trash.
Relire Les Fleurs du mal à la lumière de Liberatore, c’est s’immerger dans son univers de filles magnétiques, de solitude et de cadavres érotisés. Une ambiance qui, si elle n’est pas du goût de tout le monde, a du moins le mérite d’arracher les vers de Baudelaire à un XIXe siècle romantique et décadent, pour le moins suranné.
Côté édition, l’album grand format est plutôt réussi, à l’exception notable du choix de mettre au dos des pages dépliables, un détail zoomé (et flou !) de la grande illustration à l’intérieur. Mais dans l’ensemble, un bel album pour les inconditionnels de l’auteur italien.
_______________________
Les Fleurs du mal.
Par Tanino Liberatore et Charles Baudelaire.
Glénat, 39 €, mai 2015.
_______________________
Publiez un commentaire