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Les Jours de la Merlette et autres histoires

20 avril 2017 |
SERIE
Les Jours de la Merlette
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
PRIX
22 €
DATE DE SORTIE
09/03/2017
EAN
2369120320
Achat :

Fior_Lesjoursdelamerlette-6Attention, Les Jours de la Merlette n’est pas le dernier album au long cours du talentueux auteur italien Manuele Fior (L’Entrevue, Mademoiselle Else, Les Variations d’Orsay), primé du Fauve d’or du meilleur album à Angoulême en 2011 pour Cinq mille kilomètres par seconde. Mais plutôt un recueil de dix nouvelles publiées entre 2007 et 2015 dans divers journaux, albums ou magazines, et de longueur variable, la plus dense et la plus marquante étant celle qui donne son titre à l’ouvrage.

Justement, Les Jours de la Merlette embraye sur un polar étrange dans une mine à 1700 mètres au-dessus du niveau de la mer. Avec au casting un expert angoissé, Marcuzzi (qui « n’ira pas en taule ») et Paschini, fils du propriétaire de l’exploitation, dans une Italie futuriste où l’on a inauguré une veine de marbre rouge…  Goût pour une SF proche et mystérieuse qui rappelle L’Entrevue dans une veine graphique ocre et réaliste, la nouvelle est la plus réussie de l’album.

Le Peintre, publié en 2011 dans Le Monde Diplomatique, raconte en une magnifique planche comment l’absence d’inspiration d’Arnold Böcklin est à l’origine de l’un de ses plus beaux tableaux. Bien vu aussi, Voyage scolaire avec sa chute mi-comique mi-tragique, parcours d’une vieille prof érudite mais incomprise. L’Histoire de Gabriel C. décrit la folie rampante des mutilés de guerre et surtout le cynisme des gradés, entre hommage et critique, tandis que Grand-mère et petit-fils narre l’exil forcé et l’arrachement identitaire d’immigrés laotiens. Dans Comment ça va ?, Manuele Fior rend (mollement) hommage aux disparus du 13 novembre 2015 en revenant sur les lieux du drame.

Au-delà des nouvelles décrivant des fragments d’humanité en différents lieux et époques, sympas dans l’ensemble mais inégales dans leur contenu (Les Cartes postales, Comment ça va et Gare de l’Est sont un ton en-dessous), c’est surtout le graphisme qui retient l’attention : en noir et blanc ou en couleurs, jouant avec les lumières, les tons et les techniques, Manuele Fior crée des textures légères, délicieusement délavées ou envoûtantes, joli panorama de son talent multiforme. L’album idéal pour entrer dans le bel univers visuel de l’artiste italien.

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