Les Lumières de Niterói
Sur une plage du Brésil des années 50, deux jeunes hommes passent le temps en bavassant face à la mer. Amis d’enfance, Hélcio et Noel sont pourtant bien différents : le premier est un joueur de football prometteur et ambitieux, tandis que le second, atteint d’une malformation, est condamné à regarder quelque peu amèrement l’ascension de son copain. Malgré un rendez-vous important avec son équipe et une tempête qui se prépare, Hélcio convainc Noel de partir pêcher en mer, sans se douter que les événements qui s’ensuivront vont révéler les failles de leur amitié.
Les éditions Çà et là publient dans ce gros volume le résultat d’une résidence d’artiste de Marcello Quintanilha, dessinateur et scénariste brésilien à qui l’on doit déjà Tungstène et Talc de verre. Sur le papier, voilà qui pourrait séduire. Mais dans les faits, difficile de se laisser emporter par cet album inspiré par un épisode de la vie du père de l’auteur.
Rien à redire pourtant du côté du dessin et de la composition. Le crayon de Quintanilha capture les personnages, l’action et les émotions avec maîtrise, et ses aplats de couleurs vives dynamisent le tout. Le talent de l’auteur pour la mise en scène, qui est ici très cinématographique, ressort particulièrement dans les moments de tension.
C’est donc du côté du scénario que ça coince. Sans être complètement dénuée d’intérêt, l’histoire reste un peu trop anecdotique pour être développée aussi longuement. Les dialogues sont naturels et fluides, mais cela ne suffit pas à réellement donner envie de s’investir dans le récit.
Ni vraiment sur le foot, ni vraiment sur l’amitié des personnages, Les Lumières de Nitérói est un album dont on a du mal à cerner le propos. Dommage, car la forme est réussie : on espère donc pour la prochaine fois que Marcello Quintanilha saura mettre ses facultés au service d’un scénario plus accrocheur.
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