Au tournant du XIXe siècle, les armées de tout bord ont en leur sein des… sorciers ! Comme celle du général Bonaparte qui, grâce à ses mages aux boules de feu, vient de mettre une raclée aux Mamelouks et leurs momies. Celui qui, plus tard, devient Napoléon Ier, a une grande ambition dans sa conquête de l’Europe. Mais la Russie n’est pas en reste, et fomente un complot maléfique…

Il fallait oser : mélanger les armées napoléoniennes avec des zombies, Baba Yaga et des Golems, pour une fiction uchronique délirante et spectaculaire. Et, aussi étonnant que cela puisse paraître, le résultat est plutôt convaincant, pour peu qu’on accepte le principe de départ. En suivant des espions mages français glisser entre les lignes russes, on découvre tout un monde fantastique et terrifiant, au milieu d’une Europe sanguinolente. Alors, bien sûr, le format du court one-shot (qui laisse cependant la porte ouverte à une suite) est frustrant car il ne permet pas de creuser ce fascinant univers, aussi osé soit-il. Quant au dessin, il fonctionne bien, dans un registre réaliste sérieux, peut-être parfois un peu trop et pas toujours aidé par une mise en couleurs un peu lourde. Mais au final, les amateurs de blockbusters originaux et décomplexés trouveront dans Les Mages de Bonaparte une agréable gourmandise.