Nouvelle série concept chez Soleil, façon Elfes : six tomes indépendants, créés par des équipes différentes sous la houlette de Jean-Luc Istin, avec une conclusion dans le dernier, et paraissant en moins de deux ans. La recette a fait ses preuves, et l’exploitation du filon continue…

Nous sommes ici dans un monde de fantasy tendance médiévale, qui sort juste d’une terrible guerre. Les différents royaumes ont fini par signer une paix fragile, sous la haute autorité de deux mages empereurs, représentés par des juges chargés d’instaurer une même loi partout. Et pour faire appliquer la-dite loi, et rappeler à l’ordre brigands et criminels qui avaient profité de la guerre pour faire leur beurre, on trouve les inquisiteurs. Costauds, malins, dotés de pouvoirs magiques et accompagnés d’elfes, ils tentent de faire respecter l’ordre… On suit ici Obeyron, un inquisiteur renfrogné et impulsif, envoyé dans une forêt lointaine… vers sa propre mort.

Passé la longue et touffue introduction écrite en pages de garde, posant les bases de l’univers, ce premier tome des Maîtres inquisiteurs se laisse lire sans déplaisir, malgré un texte parfois trop dense et assez répétitif. Et si le scénariste Olivier Peru peine à choisir entre récit d’enquête (les inquisiteurs sont censés être de super-flics) et histoire de vengeance, son intrigue tient à peu près la route, même si elle manque quelque peu de surprises. Toutefois, le dessin précis, détaillé et soigné de Pierre-Denis Goux emporte l’adhésion – on fermera les yeux sur une palette de couleurs manquant parfois de dynamisme et de contraste. Au final, un album correct mais sans plus, agréable à lire mais peut-être pas suffisamment fort pour happer à coup sûr le lecteur dans le projet.