Les Marins perdues **
Les Marins perdus
Par Clément Belin, d’après Jean-Claude Izzo.
Futuropolis, 16,50 €, dispo.
Il y a pire épreuve qu’une tempête pour un marin : être planté par un armateur et rester amarré pendant des lustres dans le même port. Quand le navire stagne, la pensée se met à tourner en rond et les vieux souvenirs refont surface. Coincés à Marseille à bord de l’Aldebaran, le commandant Abdul et son second Diamantis font les frais de cet immobilisme. Quand l’un broie du noir en pensant à la femme qu’il a quittée à Dakar, l’autre s’active pour retrouver dans les ruelles phocéennes celle qu’il a aimée vingt ans plus tôt, quitte à se frotter à la pègre locale. Adapté d’un roman du regretté Jean-Claude Izzo, cette histoire composée et croquée par Clément Belin a mis du temps à trouver preneur, avant de s’ancrer chez Futuropolis. Marin marseillais d’adoption, l’artiste injecte à l’ensemble sa propre expérience. Son trait lourd et anguleux restitue bien la pesante atmosphère des décors marseillais. En cadrant de près ses personnages, l’auteur leur confère une rugosité frontale et une belle énergie.
Morgan Boëdec
Publiez un commentaire