Les Mentors #1
Alors qu’Ana est prête à donner naissance à un petit garçon, des hommes casqués et armés débarquent en salle d’accouchement, trucident le personnel médical, s’emparent du nourrisson et laissent une bombe à la place… En tout cas, c’est ce que raconte Ana, 20 ans après, toujours en recherche de son enfant enlevé, même si personne ne croit à son histoire. Surtout pas la jeune rousse Joye, escort en cavale, récupérée par hasard par Ana alors qu’elle sort de taule. Les deux femmes vont, contre toutes attentes, trouver à s’allier.
Ce premier tome d’un diptyque emprunte les chemins balisés du thriller, mais un fait – Ana dit avoir été enceinte sans jamais avoir eu de rapport sexuel – semble l’orienter vers le fantastique ou, du moins, le mystique. Quoi qu’il en soit, on a ici du mystère, un complot, des méchants sanguinaires, du sexe, de la drogue et des armes, et une horrible histoire de bébés kidnappés. C’est sombre et bizarre donc, et Zidrou semble prendre un malin plaisir à en rajouter des couches et des couches. Jusqu’à en faire trop : son scénario enchaîne les scènes ahurissantes, ses personnages se révèlent fort caricaturaux, ses dialogues accumulent les formules vulgaires et peu crédibles. Au dessin, son complice Francis Porcel, avec qui il avait réalisé les très réussis Bouffon ou Les Folies Bergère, semble mal à l’aise dans ce décor contemporain, et manque d’exigence dans l’ambition réaliste. Il en ressort un album qui, certes, accroche par son rythme et son mystère, mais qui irrite plus d’une fois.
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