Les Meufs cool
Enfin ! Éric a quitté sa femme. Disons plutôt qu’il s’est fait virer à coups de pompe, mais il le vit comme un soulagement. Car après une dizaine d’années de vie commune, il ne retient que la frustration, les engueulades quotidiennes, le sexe rare, l’ennui. À presque 40 ans, après un petit détour par la case « chez maman », il va enfin pouvoir glander tranquillement, péter quand il veut, boire toutes les bières, se laisser pousser la barbe, manger des pizzas tous les jours et ramener des filles à la maison. Problème : soit elles veulent des enfants (et Éric en a déjà 3), soit elles sont trop cool. Trop cool ? C’est un obstacle. Éric Salch va tout vous expliquer.
Dans ce bel exercice d’autofiction sous forme de strips, Éric Salch ne s’épargne pas franchement; il n’épargne pas grand monde d’ailleurs, à commencer par son ex-femme, un dragon hurleur. Il se présente comme un ado attardé, incapable de gagner correctement sa croûte avec la BD, qui développe des besoins puérils et des comportements irrationnels une fois lâché dans la nature à l’assaut du sexe opposé. On pourra trouver, par moments, le propos misogyne (selon lui, toutes les femmes célibataires passées 30 ans ne veulent qu’une chose : un bébé), mais c’est davantage une manière d’exorciser ses propres problèmes relationnels avec les femmes. Notamment quand vient la question de l’engagement. Et là, c’est bien une forme de lâcheté qu’on prête souvent aux hommes qui émerge. Toutefois, avec son trait hirsute et son ton rentre-dedans, Éric Salch se joue des clichés en se dévoilant tel qu’il est et tel qu’il pense la vie de couple. C’est juste, souvent drôle, parfois troublant, un peu répétitif aussi, mais l’ensemble démontre un vrai talent de narrateur en format strip, soutenu par un graphisme percutant aux détails savoureux.
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