Les Nouvelles Aventures de Lapinot #6
Par un coup du sort qu’il ne s’explique pas, Lapinot se réveille dans une forêt bretonne avec l’accoutrement d’Astérix ! Et qui voilà ? Obélix ! Qui ne voit en lui que le petit Gaulois à moustaches et gros nez, et ne comprend absolument pas quel est le problème de son ami. Lapinot se fond alors dans le décor, tente de saisir comment il a abouti dans une bande dessinée, et se rend compte qu’ici, même si presque tout est comme chez Goscinny et Uderzo, la potion magique a des effets secondaires et les mandales balancées aux Romains aussi…
Il nous avait fait le coup avec Spirou et Fantasio dans L’Accélérateur atomique, il réédite l’exploit avec ce Par Toutatis ! encore plus convaincant : Lewis Trondheim n’a peur de rien, et on n’attend plus qu’il s’attelle à Tintin ! Ici, il réussit à produire une efficace et respectueuse parodie d’Astérix, tout en conservant les fondamentaux de son Lapinot, à savoir l’opposition entre un héros terre à terre et pacifique et un monde retors et violent, avec l’aide d’un ami fidèle mais absurde et imprévisible (Richard). Le résultat est souvent tordant, même si cet exercice de style volontairement délirant demeure un peu anecdotique – forcément, puisqu’on est dans la parodie pure, on ne retrouve pas la profondeur de certains épisodes de Lapinot. Mais le talent de l’auteur, dans son scénario fluide, ses trouvailles visuelles (la fringale post-potion magique donne des têtes étonnantes aux personnages), ses répliques bien senties, suffit largement à satisfaire les bédéphiles qui aiment égratigner gentiment leurs classiques.
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