Les Nuits de Saturne
Seule l’idée de vengeance a permis à Milan Klovisevitch, dit Clovis, braqueur déchu, de tenir pendant dix ans de taule. Mais en sortant, c’est une toute autre rencontre qui va venir bouleverser Clovis dans ses certitudes. Césaria, jeune homme paumé perché sur des talons hauts, femme en devenir, va faire émerger l’humain enfoui en Clovis. Mais la vengeance a cette force destructrice que même l’amour ne peut arrêter.
Exceptionnel. D’abord une histoire d’amour hors-norme qui embarque immédiatement. Ensuite, un polar tendu où s’entremêlent savamment deux temporalités (avant et après la prison). La tension n’a d’égale que la belle et sombre histoire d’amour entre un repris de justice et un transgenre : deux êtres que tout oppose sauf les blessures de la vie.
Cette adaptation de Carnage, constellation de Marcus Malte est remarquable. On salue le travail de Pierre-Henry Gomont – Kirkenes, Catalyse, Crématorium ou, plus récemment, Rouge Karma, prix SNCF du Polar 2015 – qui a fait un travail de transposition soigné, traitant le flashback de manière non-artificielle, mais comme un élément essentiel au récit. Son dessin baigne les personnages dans un sfumato subtile donnant à l’ensemble une belle ambiance crépusculaire, entre douceur et inquiétude. Décidément, Pierre-Henry Gomont s’impose comme un maître du genre.
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