Par Hugues Micol. Vents d’Ouest, 13 €, le 7 janvier 2009.

L’agent secret français Rémi est en fâcheuse posture: en caleçon dans une capitale sud-américaine aux mains des révolutionnaires, il doit mettre la main sur une collection de tableaux dérobée quelques années plus tôt par les Nazis. Mais il doit faire face à un banquier suisse cruel, un dictateur latino déchu, une paire de Soviétiques pas bien malins, des agents de la CIA malchanceux, un espion anglais presque nain et un gros babouin féroce. Et, qui plus est, en toute discrétion.

Hugues Micol aime quand ça défouraille. Auteur du tonitruant Séquelles (en compétition cette année à Angoulême), il compose avec Les Parques un diptyque d’espionnage haletant, dans lequel les retournements de situation sont incalculables. Historiquement documentée et narrativement déjantée, sa série fait la part belle aux bagarres et aux personnages idiots. Le dessin chargé d’encre d’Hugues Micol donne un côté délicieusement suranné à l’ensemble, tout en offrant des cadrages et des attitudes franchement modernes (on pense parfois à Blutch ou David B.). On sort avec le sourire aux lèvres et les poings qui démangent de ces trépidantes Parques, dont la morale pourrait être: une claque dans ta gueule vaut mieux qu’un paire de menaces.

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