Par François Bourgeon. Editions 12bis, 15 €, le 3 septembre 2009.

Aaaah, Les Passagers du vent, saga maritime culte des années 80, avec ses costumes, ses armes à feu et ses mâts d’époque, savamment détaillés par le crayon expert de François Bourgeon. Sans oublier les turpitudes de la vie d’Isa, jeune femme du XVIIIe siècle pas toujours chanceuse, bien née mais reniée par sa famille, s’expatriant aux Amériques avec le beau marin Hoel.

On pensait que l’auteur avait mis un point final à ses aventures en 1984, avec Le Bois d’ébène, cinquième épisode de cette série trépidante et savante. Mais, à 64 ans, il renoue avec son héroïne. Et choisit de désarçonner le lecteur, qui l’avait quittée en mauvaise posture : séparée de son cher Hoel, Isa était jetée dans une prison à Saint-Domingue. Ici, pendant les 50 premières pages,  il n’y en a que pour une certaine Zabo, jeune Sudiste de 18 ans qui traverse la Louisiane en pleine guerre de Sécession. Le rythme est soutenu, le langage précis – Bourgeon choisit de garder la vo pour chacun des dialogues -, et le trait joliment travaillé.

On ne s’ennuie donc pas, tout en se demandant où l’artiste cherche à nous emmener, et s’il a décidé d’abandonner complètement ses anciens personnages. Direction… Isa, que Zabo va retrouver. Car la donzelle est son arrière-petite-fille, et va récolter les souvenirs de sa bisaïeule. Et l’on repart vers le XVIIIe siècle, aux côtés d’une Isa toujours aussi humaniste et malmenée par l’existence. Rien n’est à jeter dans cette renaissance des Passagers, malgré un flash-back un peu artificiel. Vivement la suite en janvier, qui clôturera une bonne fois ce récit historique brillant et chahuté.

Achetez Les Passagers du Vent T.6 sur Amazon.fr