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Les Petits Adieux °

10 décembre 2009 |

les_petits_adieux_couvnonPar Magda et Marvano. Le Lombard, 15,50 €, le 13 novembre 2009.

Christine vit sa vie comme elle peut. Elle écoute le malheur des autres dans une association de soutien par téléphone, trime dans une grande surface culturelle, et tente d’écrire un roman. Et puis il y a sa fille aînée qui ne donne plus de nouvelles, et la petite dernière qui démarre sa crise d’ado. Sans compter les hommes qui gravitent autour d’elle… Et si, en plus de cette valse d’émotions, un lourd secret pesait dans l’histoire de Christine ?

les_petits_adieux_imageOn appellera ça un ratage. Et parce qu’on reste gentil. Tout au long de ces 72 pages, on assiste à un déroulé niais de la vie d’une mère célibataire, qui philosophe sans talent dans son projet de roman et qui reste aveugle aux mauvaises intentions qui l’entourent. Le scénariste Marvano plombe le récit par la voix off sirupeuse de son héroïne et par des ellipses mal maîtrisées (on mélange un peu les personnages qui sont évoqués mais non montrés). La dessinatrice Magda produit un dessin réaliste hyper-traditionnel, rehaussé de couleurs plutôt ringardes; on croirait lire un album d’il y a quinze ans. Et pourtant, ce ne sont pas là les plus gros défauts de ces Petits Adieux.

Car si un des mystères de l’intrigue (l’identité de la voix plaintive au téléphone) est évident très tôt, les dessous de cette glauque affaire ne sont révélés que sur la fin. Et c’est là que l’horreur du secret des personnages s’ajoute à la désagréable impression du lecteur d’avoir été manipulé. Évoquer la pédophilie n’est pas certainement pas aisé, mais ajouter une sorte de suspense gratuit et des images clichés en conclusion d’une histoire a priori banale, énerve et dégoûte. Les auteurs ont préféré suggérer que montrer. Louable est leur intention, mais leur récit est si confus que l’on est condamné à imaginer les événements, et ce n’est vraiment pas mieux. La distance établie entre le lecteur et la réalité des faits induit une intrigue à mystère complètement artificielle plutôt qu’une chronique sociale et intime. Les Petits Adieux se révèle au final extrêmement gênant, mais pas pour les bonnes raisons.

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