Les Rêves dans la maison de la sorcière
Etudiant brillant en mathématiques, Walter Gilman est persuadé d’avoir découvert un accès à la mythique quatrième dimension. Logé dans une chambre exiguë et miteuse — où les rats séjournent aussi —, dans une maison décatie, le jeune homme développe « une sensitivité auditive presque surnaturelle ». Le moindre bruit lui devient absolument intolérable. Bientôt, des obsessions l’assaillent. La nuit, il sombre dans des « maëlstroms d’étrangeté », a des visions « monstrueuses », semble faire des crises de somnambulisme. La sollicitude de ses amis ne le touche pas. Walter s’enferme dans un autre monde, et se persuade d’être hanté par une sorcière, elle aussi scientifiquement en avance sur son temps, qui vivait dans la même demeure plus de deux siècles avant lui…
Mathieu Sapin (Supermurgeman, Paulette Comète, Akissi…) adapte ici une nouvelle de H.P. Lovecraft, publiée en 1933. Littéraire et fluide, l’écriture ne pâtit que d’un détail esthétique : les caractères choisis sont d’une taille trop petite, écrasés par la puissance de l’image. Car le dessin de Patrick Pion impressionne : réaliste, son trait se fait souvent expressionniste, s’allégeant à la manière d’un crayonné pour les scène oniriques. Bénéficiant d’une belle construction, discrètement cinématographique, ces Rêves dans la maison de la sorcière emportent habilement le lecteur dans un univers mouvant, inquiétant, finalement très noir.
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