Par Claire de Gastold et Alexandre Franc. Gallimard/Bayou, 16,30 €, le 5 avril 2012.

Aurélien est étudiant, parisien bon chic bon genre et franchement blasé. Il a besoin d’un gros câlin, pas d’une petite amie trop envahissante, ni de sa soeur amoureuse de lui, ni de sa vraie maman. Il en veut justement une autre, de maman. Une femme mûre mais pas trop, qui lui apporterait l’affection dont il manque et ferait briller différemment sa jeunesse pourtant dorée. Il va la trouver, mais que va-t-il vraiment trouver ?

Auteur notamment de Macula Brocoli et dessinateur régulier des Autres Gens, Alexandre Franc écrit ici une étrange comédie de moeurs. Très parisienne, parfois drôle, souvent troublante. Ses héros sont ambigus, assez désagréables, et pourtant on suit leurs mésaventures et la recherche de leurs limites avec une certain plaisir. Parce que le ton est suffisamment décalé pour intriguer jusqu’au bout, parce que la galerie de personnages secondaires (l’antipathique chauffeur de la vieille dame sourde, le gigolo fan de Michael Jackson…) est solide et mérite qu’on s’y attarde, parce que la façon d’Alexandre Franc de jouer avec tous ces protagonistes comme des pantins dans un petit théâtre d’ombres a un délicieux goût d’interdit. Et puis il y a le dessin, élégant et malicieux, de Claire de Gastold – dont c’est la première BD – qui joue avec les couleurs, les regards et les postures avec un entrain communicatif. Bref, ne tournez pas trop longtemps autour de ces Satellites, plongez-vous dans leur lecture, vous allez adorer les détester ou, en tout cas, faire un petit bout de chemin avec eux.

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