« Les Schtroumpfs » au cinéma : à ne pas consommer au-delà de 8 ans
Des Schtroumpfs au cinéma, on n’attendait pas d’étincelles. La bande-annonce donnant un aperçu désastreux de ce long-métrage en prises de vue réelles – mélangeant créatures de synthèse et acteurs en chair et en os -, réalisé par Raja Gosnell (Scooby-Doo et Scooby-Doo 2) et lancé par une très généreuse campagne de communication. Alors, les studios américains (Sony plus précisément) ont-ils massacré l’oeuvre de Peyo? Oui, sans doute. Mais ils n’en dégoûteront pas les enfants – de moins de 8 ans – pour autant.
Au village schtroumpf, tout se schtroumpfait pourtant bien. Les Schtroumpfs préparaient avec enthousiasme la grande schtroumpf de la lune bleue. Mais voilà, Schtroumpf maladroit gaffa une fois de trop, attirant Gargamel et son diabolique félin Azraël dans le village enchanté. D’où six Schtroumpfs – le Grand Schtroumpf, les Schtroumpfs à lunettes, grognon, maladroit, téméraire, et la Schtroumpfette – furent expulsés. Direction New York via un vortex magique, où ils découvrent un autre monde. Et sollicitent l’aide de Patrick (Neil Patrick Harris) et Grace (Jayma Mays), sur le point d’être parents…
Un humour lourdingue, et des bons sentiments comme s’il en pleuvait, à vous dégoûter des happy endings. Conçu comme un « produit » familial, le film déroule des blagues scatologiques peu élaborées (les parties génitales d’Azraël s’étalant sur la tête de Gargamel, le Schtroumpf maladroit qui chute dans les toilettes, Gargamel qui prend une cuvette de WC pour un chaudron ou se soulage dans un seau à champagne…), et abuse du comique de répétition – et vlan, encore et encore, Gargamel se cogne contre une vitre.
Tandis que les Schtroumpfs tentent d’échapper à Gargamel et de regagner leur village, le spectateur suit une intrigue secondaire humaine : le couple qui héberge les bonshommes bleus traverse une mini-crise. Patrick (Neil Patrick Harris, l’excellent Barney de la série télé How I met your mother, ici étonnamment falot) angoisse à l’idée d’être père, tandis que la douce Grace (Jayma Mays, qui incarne la névrosée et autrement plus marrante Emma dans la série Glee) tente de l’apaiser à coups de sentences moralisatrices et de sourires dégoulinants de bienveillance. Dans le camp des méchants, le personnage de Gargamel (Hank Hazaria) se révèle – heureusement – un brin moins lisse, mais caricatural au possible et donc rapidement lassant.
Esthétiquement, le film ne se révèle pas plus heureux. A part dans la scène d’ouverture, où l’on voit des Schtroumpfs voler, la 3D n’apporte strictement rien à l’affaire. Surtout, les héros ont un aspect pelucheux étrange, des yeux bleus de poupée, et leurs collants comme leurs bonnets, habituellement blancs, semblent curieusement beigeasses (ou grisâtres ? On hésite). Disons-le tout net, ces « créatures mythiques belges » sont simplement moches. Ne parlons pas d’Azraël, totalement raté à une époque où les moyens technologiques permettent des représentations autrement plus habiles. Dotés de grosses ficelles, tant sur le plan narratif que plastique, ces Schtroumpfs font tout de même rire les (très) jeunes spectateurs. Quant aux autres, ils baillent en attendant la fin du pensum.
Laurence Le Saux
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Les Schtroumpfs
Long-métrage réalisé par Raja Gosnell.
Avec Neil Patrick Harris, Jayma Mays, Sofia Vergara, Hank Hazaria…
En salles le 3 août 2011. Durée: 1h44.
Images © Sony Pictures.
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Je ne partage pas du tout votre opinion Madame Lesaux. Le film a cartonné aux Etats-Unis et à la première séance de Paris, donc je me suis décidé à aller le voir en 2D (marre de ces lunettes qui assombrissent l’image!), un peu effrayé par l’affiche et la bande-annonce, je vous l’accorde. Mon verdict: j’ai passé un excellent moment (j’en suis moi-même étonné, mais je vous l’assure, il m’arrive de quitter la salle après trente minutes quand le spectacle est ennuyeux et affligeant). Si l’intrigue peut rappeler celle des Voyageurs du Temps (Clavier-Reno), et s’il est vrai que les Schtroumpfs vivent dans les Ardennes au Moyen-Age (lire les Johan et Pirlouit pour plus d’infos), il n’empèche que le film possède un excellent rythme et de nombreux gags qui m’ont bien amusé. L’acteur qui joue Gargamel est excellent, et le chat Azraël a subi un dressage de folie qui le rend capable de toutes les expressions. Et les Schtroumpfs me direz-vous? Ils me semblent assez fidèles à l’esprit de la série de Peyo (mais je ne me souviens guère du Schtroumpf écossais..). Leur texture peut géner les habitués de BD et de dessins animés, mais il s’agit d’un parti-pris artistique puisque le film se déroule principalement en images réelles à New-York. Pas mal de pubs indirectes au passage: on reconnait bien les restaus MacDo, et surtout le couple de jeunes américains qui héberge les Schtroumps utilise beaucoup le matériel Sony (Vaïo, mais aussi un jeu-vidéo populaire de rock!!). A voir en famille, je vous assure que tout le monde sera content, de 7 à 77 ans!
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Je ne partage pas du tout votre opinion Madame Lesaux. Le film a cartonné aux Etats-Unis et à la première séance de Paris, donc je me suis décidé à aller le voir en 2D (marre de ces lunettes qui assombrissent l’image!), un peu effrayé par l’affiche et la bande-annonce, je vous l’accorde. Mon verdict: j’ai passé un excellent moment (j’en suis moi-même étonné, mais je vous l’assure, il m’arrive de quitter la salle après trente minutes quand le spectacle est ennuyeux et affligeant). Si l’intrigue peut rappeler celle des Voyageurs du Temps (Clavier-Reno), et s’il est vrai que les Schtroumpfs vivent dans les Ardennes au Moyen-Age (lire les Johan et Pirlouit pour plus d’infos), il n’empèche que le film possède un excellent rythme et de nombreux gags qui m’ont bien amusé. L’acteur qui joue Gargamel est excellent, et le chat Azraël a subi un dressage de folie qui le rend capable de toutes les expressions. Et les Schtroumpfs me direz-vous? Ils me semblent assez fidèles à l’esprit de la série de Peyo (mais je ne me souviens guère du Schtroumpf écossais..). Leur texture peut géner les habitués de BD et de dessins animés, mais il s’agit d’un parti-pris artistique puisque le film se déroule principalement en images réelles à New-York. Pas mal de pubs indirectes au passage: on reconnait bien les restaus MacDo, et surtout le couple de jeunes américains qui héberge les Schtroumps utilise beaucoup le matériel Sony (Vaïo, mais aussi un jeu-vidéo populaire de rock!!). A voir en famille, je vous assure que tout le monde sera content, de 7 à 77 ans!
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Au contraire du titre, à ne surtout pas faire consomme à des mômes !!!
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Au contraire du titre, à ne surtout pas faire consomme à des mômes !!!
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Au contraire du titre, à ne surtout pas faire consomme à des mômes !!!
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