Par Enrique Breccia et Xavier Dorison. Delcourt, 14,95 €, le 16 mars 2011.

La Première Guerre mondiale est le premier conflit où la science et les technologies ont été décisives. Les Sentinelles extrapole ce fait historique en y ajoutant une composante propre à la BD et aux comic books: le super-héros. Dans ce troisième tome, l’armée française tente de faire voler un homme, tandis que les troupes du Kaiser misent sur les gaz (merci Fritz Haber) et développent un Ubermensch vraiment costaud. Et nous ne sommes qu’en 1915…

Avec cette série (sauvée du catalogue Robert Laffont BD par Delcourt), Xavier Dorison réussit le tour de force de réaliser à la fois une bande dessinée de guerre haletante, un feuilleton innovant et un plaidoyer pacifiste et poignant (lire son interview sur tous ces sujets ici). Ce troisième épisode tourne ainsi autour de l’utilisation des gaz dans les tranchées, d’abord refusés par les états-majors, puis validés devant leur efficacité et la nécessité d’être aussi meurtrier que l’ennemi. Le dosage entre aventures, combats et interrogations sur le sens de la guerre et du sacrifice d’une génération est parfaitement équilibré. Le dessin ultra-expressif d’Enrique Breccia est également pour beaucoup dans la réussite de cette série. Et semble se bonifier avec le temps.

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