Les Torches d’Arkylon #1
Un proverbe en Arkylon dit que «si vous ne trouvez pas ce que vous cherchez, les ennuis, eux, sauront toujours vous trouver». De fait ! Engagés pour faire évader un paladin incarcéré dans la cité aéroportuaire de Méchaab, les mercenaires Arkaïs et Sombrelune n’ont de cesse de se créer des ennemis. Il faut dire que la discrétion n’est pas leur fort, d’autant plus que l’un des deux contrôle mal son tempérament de poudre à canon. Dans l’ombre, en filigrane, se dessinent des enjeux qui les dépassent. Immenses, séculaires, comme dans toute bonne épopée d’heroic fantasy. Sauf que… tout cela n’est qu’un récit imaginaire. Car en réalité, Les Torches d’Arkylon est une série de bandes dessinées que lit une jeune mère à son fils malade, dans le coma, qui ne répond plus aux traitement des médecins. Seuls ses héros de papier le font réagir. Et d’une certaine manière, ont valeur de potion curative.
On a envie de les aimer, ces Torches d’Arkylon pleines de charme et de bonne volonté ! Cependant, si l’univers développé est riche, si la mise en abyme – qui rappelle quelque peu Joe, l’aventure intérieure – est bien sentie… en l’état, trop de maladresses gâchent ce «shônen manga à la française» un peu trop brouillon et mollasson pour tutoyer l’impact et la finition du modèle japonais. Sous influences diverses, de manière évidente – on pense notamment à la série de jeux vidéo Final Fantasy –, Michaël Almodovar navigue encore trop dans la compilation de références pour que son univers acquière une identité forte. A l’inverse, ses planches situées dans le monde réel trouvent le ton juste, elles sont plus humaines et leur dessin est plus précis, nettement moins caricatural. Là où, souvent, les séquences de fantasy se montrent exagérément clownesques. La base est là, croisons les doigts pour la suite. Et pour finir sur une note positive : un grand pouce levé pour la sorcière Hécate, très charismatique !
© Michaël ALMODOVAR / AKATA
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