Les Tourbières noires
Sur le plateau de l’Aubrac, un photographe fasciné par la beauté puissante et quasi mystique du paysage se laisse surprendre par la nuit et le brouillard. Il trouve refuge dans un ancien gîte rural, bâtisse massive aux fenêtres munies de barreaux. Et seulement habitée par un homme renfrogné et carrément parano, et sa fille, brunette magnétique. La nuit sera agitée…
Ce one-shot horrifique démarre plutôt bien : après un prologue choc, et si l’on passe sur une voix off un peu lourde, les grandes cases décrivant les tourbières du plateau de l’Aubrac sont à couper le souffle, tant dans les cadrages panoramiques que dans le choix des couleurs. Une belle ambiance émane du trait réaliste de Christophe Bec (Eternum, Deepwater Prison, Doppelgänger, Le Casse – Diamond, Under, Prométhée…), confirmée par l’arrivée du héros dans cette étrange et flippante maison, parfaitement brossée pour le genre fantastique/fait divers. Mais à partir de là, les clichés et dérapages s’accumulent. Huis clos sans queue ni tête, obsession gratuite pour la lingerie fine (une habitude, décidément, chez Bec), dialogues poussifs, conclusion prévisible… À part quelques jolies images (notamment la créature du cauchemar, directement inspirée du Swamp Thing de Wrightson), l’album est bien trop bancal et convenu dans son scénario pour jamais convaincre. Sans parler d’une misogynie latente avec cette histoire de nymphomanie aigüe… Pas grand-chose à sauver, donc, dans Les Tourbières noires, si ce n’est une jolie (enfin, glauque et jolie…) carte postale de la région.
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