L’Espion de César #1
Coax est un colosse gaulois qui ne jure que par la violence et la vengeance. C’est pour cela – trouver le meurtrier de son enfant – que cet ancien esclave lie son destin à celui d’un jeune politicien et chef de guerre romain répondant au nom de César. La force brutale d’un côté, la fourberie de l’autre : un duo idéal pour conquérir un Empire.
Comme souvent, le prolifique Jean-Pierre Pécau (L’Ombre rouge, La Malédiction du pétrole, Nevada…) s’insinue entre les lignes de la grande Histoire pour imaginer un récit musclé et audacieux, plein de mystères, de coups bas et de crimes sanglants. En plein coeur de la Gaule et des complots du Sénat romain, on peut dire qu’il n’avait que l’embarras du choix. Légions romaines contre barbus helvètes, duel de gladiateurs, abordage de pirates, vente d’esclaves, tout le tableau d’un monde antique fondé sur la violence et la rouerie est là. Bien sûr, pour la subtilité, on repassera (voir aussi les poses lascives des quelques femmes croisées ici et là, d’un autre âge…), mais ce n’est clairement pas l’objectif de ce diptyque tout en puissance.
En revanche, on ne peut qu’être déçu par le dessin de Fafner (Imperator). Racé et animal, son trait tout en hachure et lignes de force torturées, soutenu par des fonds en texture et des décors photoréalistes, tombe très vite dans la caricature de lui-même : ses anatomies deviennent de plus en plus exagérées, jusqu’à la difformité injustifiée, et son approche trop frontale d’un scénario lui-même sans détour ne produit que des séquences brutales et répétitives. Comme une parodie de BD sous testostérone des années 80. Mais sans l’humour.
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