L’Été dernier
Printemps 1997, en Italie. Alessandro, dit « Ale », Benny et Christian zonent dans les bois, tuent l’ennui des longues journées des vacances de printemps. Au cours de leur expédition, ils tombent sur un camion, ou du moins ce qu’il en reste, une carcasse rouillée et délabrée. Le lieu semble occupé par un habitant et son chien : un matelas, des canettes de bières vides, une casserole sale sur un réchaud… et ce vieux chien qui pousse les aventuriers de fortune à fuir précipitamment. Pas question d’en rester là : à l’été, alors que la canicule bat son plein et que la comète Hale-Bop s’annonce dans le ciel, Benny et Ale, accompagnée de Titti, la petite copine d’Ale, et de Daniele, un ami de Benny, reviennent sur les lieux.
Le génois Paolo Cattaneo signe un roman graphique touchant où l’adolescence, dans tout ce qu’elle a de plus commune et de plus étrange à la fois, s’expose. C’est le quotidien, l’ennui et les désirs d’ailleurs qui sont ici décrits avec pudeur, sensibilité et aussi une certaine nostalgie, sans nous épargner l’adolescence dans ce qu’elle a de plus ingrat : acné, bêtise, physique par toujours avantageux. Une adolescence qui se lit aussi à travers la quasi-absence des adultes de l’album, absence à la fois métaphorique – comme celle de la réalité des adolescents – et réelle – comme celle de ce père, celui de Daniele.
Le crayon à papier de Paolo Cattaneo lui permet de transcrire dans cet album ambitieux tous les détails de ce monde. Ses personnages et ses décors sont dessinés avec un souci quasi maniaque, autant par les nombreux détails précisés que par le choix des ambiances qui permettent aux regards de s’attarder et d’explorer cases ou planches de pleine page. On peut apercevoir les boutons, les points noirs, les fronts gras, la moustache naissante de ces ados mais aussi les détails de la forêt ou du cours d’eau dans lesquels évoluent les personnages en quête de sensation.
Une réelle réussite pour ce premier roman graphique teinté de réalisme, de rêves et de nostalgie, publié en 2015 en Italie, et aujourd’hui présent dans la sélection officielle du 47e Festival d’Angoulême.
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