Letter 44 #1
En ces temps de retour à la télévision des X-Files, le pitch de Letter 44 fleure bon les années 1990. Quelques heures seulement après être devenu le 44e président des États-Unis, Stephen Blade prend connaissance d’une lettre manuscrite que lui a laissée son prédécesseur dans le Bureau ovale. À l’intérieur, cette révélation fracassante : nous autres Terriens ne sommes pas seuls dans l’univers. Un immense bâtiment alien a été découvert il y a 7 ans, stationné quelque part entre Mars et Jupiter. Un équipage d’astronautes et de scientifiques est d’ailleurs en route dans le plus grand secret pour tâcher d’en apprendre davantage sur cette mystérieuse construction surnommée le Chandelier. Pour le président Blade, l’entrée en fonction est douloureuse : il s’attendait à devoir porter sur ses épaules de boxeur amateur (ben oui à tant que faire, comme Harrison Ford dans Air Force One, l’ami Stephen peut casser des gueules si besoin…) le sort de la première puissance mondiale, pas celui du genre humain.
Dans le genre « what if » (« et si ? »), Letter 44 fait fort et tient plutôt bien sur la durée d’autant que Charles Soule, scénariste à l’oeuvre sur Swamp Thing ou Miss Hulk et qui est en train de se faire un nom sur le circuit (lire notre interview réalisée au dernier Festival d’Angoulême), fait preuve d’une maîtrise assez avancée de la dramaturgie propre aux séries TV. À la façon d’un monteur talentueux, il entrecroise avec dextérité ses deux trames parallèles : celle sur Terre, politique, et celle à bord de la navette Clarke, plus orientée aventure. Logiquement, c’est cette dernière qui prend le pas sur la première. Difficile pour le pauvre Blade, même aux prises avec un complot façon 24 Heures chrono, de rivaliser avec les frissons procurés par la perspective d’un premier contact avec une forme de vie extraterrestre. Soule soigne en outre l’écriture des personnages, pour proposer un chouette soap en apesanteur. En trois ans de voyage stellaire, des liens se sont noués entre les passagers du Clarke. Et pas qu’un peu… Et puis, le défi est un peu plus excitant pour le dessinateur espagnol Alberto Jiménez Alburquerque : même s’il s’en sort avec les honneurs pour rendre les scènes de dialogues présidentiels les moins statiques possibles, c’est aux confins de notre galaxie qu’il prend visiblement le plus son pied. Une odyssée spatiale prometteuse.
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j’ai commencé à le lire mais j’aime bien attendre d’avoir tous les volumes avant de commencer, histoire de boucler l’ensemble.
Letter 44 est aussi bien écrit que Dead Body Road ou The wake, j’attends les autres volumes pour recommencer et boucler
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