L’Exécuteur #2
Changement d’identité et de décors pour Harry Exton, recordman des tueries au Jeu : 30 tournois en Angleterre, 30 victoires et 18 tués… Désormais affublé d’une femme, Cora, sa couverture, et d’un nouveau patronyme, voilà Harry désormais au service du sénateur américain Albert Jacklin. Sa mission : tuer ou vaincre ses adversaires pendant un an. En récompense, la liberté et un gros chèque au bout. Mais le Jeu n’est pas sans risques, surtout pour ceux qui ont cru pouvoir domestiquer un exécutant habité par la rage…
Après l’excellent premier tome (sur trois prévus) signé John Wagner (History of violence, Judge Dredd) et Arthur Ranson, L’Exécuteur revient plus froid que jamais. Il tue, se confesse pour assurer ses arrières et obéit à son propre code moral : comme Dexter Morgan, qui en serait un épigone, il tue de sang-froid ceux qui le méritent, les joueurs ou son patron cynique. Une manière de survivre à ce jeu macabre qu’il tente de contrôler à sa façon. Condamné ou pas, Harry cristallise une forme de déchéance et l’éternel retour de la violence, un programme évidemment sans fin. Pas de rachat ici, juste un instinct animal en action, qui a pour lui un talent : l’art de la mise à mort.
On craignait les répétitions ou une machine narrative qui tournerait à vide, mais le scénario, tout en tension et rythmé par les confessions ou les accès de violence d’un psychopathe ultra lucide, nourrit une ambiance de film noir, très noir, savant mélange d’énergie brute et de maîtrise froide. On suit, inquiet, les pas et les névroses d’un homme en prise avec la mort, comme anesthésié par une réalité sordide. Le découpage et la mise en scène cinématographiques associés au dessin d’Arthur Ranson, d’un réalisme cru, font de L’Exécuteur un petit bijou – ou plutôt une vraie tuerie – dont on ne se lasse pas. Chouette, c’est une trilogie ! À suivre évidemment…
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