L’Expédition #2
Si l’on pouvait accorder au tome 1 le bénéfice du doute, il n’est plus permis à la la lecture du tome 2. Pas dans le bon sens malheureusement. Poussant plus loin au cœur des terres d’Afrique, les Romains, habités par l’hubris et le désir de conquête, vont affronter « le pays plus loin que la peur, où même les bêtes sauvages craignent de perdre leur âme ». Pas de richesses sur les bords du Nil mais une nature hostile et un danger permanent…
C’est ronflant mais à la rigueur pourquoi pas. Hélas, l’album perd vite son pari. Le sous-texte politique, toujours présent, y est un peu lourdement annoncé avec la citation de Cheikh Anta Diop. Mais surtout, la narration se perd dans des palabres sans fin et des dialogues inconsistants une fois les Romains faits prisonniers et réduits en esclavage. Ajoutez à cela des visages trop ressemblants et le récit se perd dans la confusion. C’est dommage car le dessin, même s’il flirte trop souvent avec le spectaculaire, demeure néanmoins puissant : tatouages sibyllins, clair-obscur, attaques guerrières… On apprécie également la folie dans laquelle bascule un des légionnaires, façon Kurtz dans Au cœur des ténèbres ou Apocalypse Now, aspiré par les traditions et croyances locales, seul à même de voir la catastrophe arriver. Mais c’est trop peu. Car une fois cela dit, on cherche encore le souffle épique pour ne finalement retenir que la déception.
Publiez un commentaire