Par Eric Cartier, Christophe Arleston et Melanÿn. Soleil, 13,50 €, le 28 mai 2010.

Des savants bancals ou prétentieux, des bestioles improbables, des pirates sensibles… Voici le casting de ce one-shot des Légendes de Troy, qui complète la galaxie imaginée par Arleston avec un épisode humoristique et coloré. Et vraiment pas indispensable…

Le pitch est simple : un sage un peu toqué rate une expérience et mélange son esprit avec son chat. Il s’embarque donc avec deux étudiants (après quelques manigances), en qûete d’un bestiole censée parler toutes les langues. Le scénario lorgne avec insistance vers Astérix, avec des références limpides mais sans le talent d’écriture. Car les personnages sont brossés à si gros traits (la jeune femme indépendante, le savant sénile, le bellâtre peureux…) et les situations tellement fades (aaaah! la chute dans une mare de bouse! ahaha!), qu’on a la perpétuelle impression d’avoir déjà lu une telle histoire – en mieux. On est même un peu gêné face à la désinvolture avec laquelle les scénaristes évoquent le meurtre et le viol, un décalage curieux avec l’esprit bon enfant qui baigne le reste de la BD… Le dessin plutôt cartoony d’Eric Cartier oscille entre style bondissant et poses statiques inconfortables, dans un ensemble un peu inégal. Au final, L’Expédition d’Alunÿs est sans doute le pire album de l’univers de Troy : pas drôle, pas intéressant, pas très beau.

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