En 1944, une espionne britannique apprend qu’Hitler a eu un fils durant la Première guerre mondiale, alors qu’il était en poste en France. Elle décide d’approcher le jeune Français pour lui confier une mission suicide : rencontrer son père, obsédé par son absence d’héritier, et le tuer à cette occasion. Elle parvient à le retrouver et à le convaincre. Mais n’approche pas le Führer qui veut…

Pas mal ficelé, le scénario de l’Américain Anthony Del Col et du Canadien Geoff Moore joue efficacement du suspense et des retournements. On se laisse prendre au jeu, les personnages sont plutôt intéressants et le gore comme les scènes d’action ont un côté jouissif (visiblement inspiré du Inglorious Basterds de Tarantino). Le chemin emprunté par l’histoire devient, par contre, de plus en plus tiré par les cheveux au fur et à mesure que l’on progresse, jusqu’à finir en apothéose de n’importe quoi. D’autant que l’intérêt historique (et sur un thème tellement rebattu) est plutôt réduit. Le dessin de Jeff Mc Comsey est, quant à lui, parfois un brin raide, mais possède une certaine élégance recherchée, avec ses touches de crayon blanc diluable. C’est encore là l’élément le plus original de ce roman graphique pas follement aguicheur.

On notera au passage que l’éditeur (Paquet) survend son livre de manière malhabile, en le comparant, en quatrième de couverture, à des sommités comme John Le Carré, et en ajoutant en page de gardes des recommandations complaisantes d’auteurs américains. Si en soi, les auteurs n’ont pas à rougir de leur travail, le procédé reste maladroit.

L’Héritier d’Hitler est un moment de lecture sympathique, mais vous ne perdrez rien non plus à passer à côté.