Par Matthieu Berthod et Charles-Ferdinand Ramuz. Les Impressions nouvelles, 15€, le 7 avril 2011.

L’histoire de cet album est plutôt jolie: « Bloqué depuis quelques jours dans le chalet familial, lors d’un hiver particulièrement rigoureux, Matthieu Berthod est à la recherche de nouvelles lectures dans la bibliothèque de feu son grand-père », précise son éditeur dans le communiqué de presse l’accompagnant.

L’auteur suisse y trouve des nouvelles écrites par son aïeul, Charles-Ferdinand Ramuz. Il en sélectionne quatre, qu’il met en images dans L’Homme perdu dans le brouillard.

Elles alternent anecdotes et récits plus longs, ceux d’une vie. On suit un jeune homme prisonnier du brouillard, qui manque mourir; une femme de petite vertu, la Grande Alice, à la trajectoire touchante; un paysan hanté par un « tout-vieux »; et enfin un mort qui explore l’au-delà. Jouant assez subtilement du crayon, Matthieu Berthod construit des décors et personnages tout en hachures, dans un élégant noir et blanc. Poétique et austère à la fois, ce recueil délicat réclame de son lecteur un état d’esprit sinon contemplatif, du moins concentré.

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