Libertalia #1
Provence, fin du 17e siècle. Le jeune gentilhomme Olivier Mission est promis à un avenir prestigieux, mais à contre-courant avec les idées de son temps, celui-ci ne rêve que d’une chose : abolir l’esclavage. Pendant ce temps à Rome, le prêtre italien Carracioli s’indigne de l’inaction de son Église face à la misère et organise des collectes de pain pour les pauvres de la ville. Les deux hommes aux idées libertaires se rencontrent et s’engagent ensemble sur un navire, avec en tête le germe d’une idée : celle de fonder une société utopique basée sur des valeurs d’égalité et de fraternité.
C’est en 1726 dans son Histoire générale des plus fameux pyrates que Charles Johnson, que l’on soupçonne d’être en réalité Daniel Defoe (le papa de Robinson Crusoé), mentionne l’existence de Libertalia, une colonie libertaire prétendument fondée à Madagascar par un certain capitaine Mission. Mythe ou réalité, Rudi Miel (L’Arbre des deux printemps, L’Ordre impair) et Fabienne Pigière s’emparent de cette idée séduisante pour la transcrire dans une trilogie de bandes dessinées. L’histoire démarre sur les chapeaux de roue dans ce premier tome où les rebondissements et les sauts dans le temps et l’espace s’enchaînent vite, quitte à délaisser quelque peu les protagonistes. Malgré cela, l’album réussit à conserver l’attention du lecteur, et le soin apporté aux détails historiques et contextuels rendent la fresque crédible.
Paolo Grella (Le Manuscrit interdit, Galkidekk) met son trait détaillé et expressif au service de l’imagerie de la piraterie, et nous propose un dessin classique mais efficace qui reste le réel point fort de l’album. Un premier tome plutôt convaincant qui donne envie de continuer l’aventure.
Publiez un commentaire