Quelle déesse Pâris va-t-il désigner comme la plus belle? Ulysse va-t-il céder aux charmes des Sirènes? Briséis va-t-elle finir avec Achille? Ménélas pardonnera-t-il à Hélène? Les récits d’Homère ont assez peu à envier aux sitcoms les plus sirupeuses et capillotractées de nos écrans télé. Alors, pourquoi de pas en faire une série d’été?

L’Iliade, puis l’Odyssée : voilà deux étés que Soledad Bravi, dont les nymphettes aux interminables jambes peuplent les pages de Elle, adapte à sa sauce les péripéties mythologiques d’Homère pour les lectrices du magazine féminin. Ces deux récits au découpage simplissime (quatre cases par page) et au ton léger («Salut, moi c’est Hermès, je suis le messager de Dieu») sont regroupés dans ce nouvel album.

S’attaquer aux plus vieux récits de la littérature occidentale, voilà un défi de taille pour cette touche-à-tout de l’illustration au style immédiatement reconnaissable. A-t-elle bien fait de troquer les hauts talons pour, notamment, celui du légendaire Achille? Oui, sans aucun doute. Son humour et son dessin enfantin donnent du peps à la galerie de personnages d’Homère dont elle revisite les épiques péripéties avec une agréable concision. Son univers acidulé sied bien au récit d’atermoiements plus ou moins divins, et invite aux questionnements les plus essentiels, comme l’effet du casque d’Athéna sur sa coupe de cheveux. Certes, les puristes grommelleront peut-être. Mais les plagistes, eux, apprécieront certainement.