L’Odyssée du vice
L’aventurier de l’espace Roger, après ce qui ressemble à un orgasme intersidéral avec Penny ou une distorsion de l’espace-temps, vient de tout perdre. Son casque… et surtout son sexe ! Parti, envolé. À la place, deux petits testicules, bien seuls. Désemparé, il doit absolument retrouver son engin. Une question de survie. Ni une ni deux, le voilà parti sur les chapeaux de roue sur une planète aux paysages désertiques, avant de dégringoler dans une caverne rouge et moite…
Après le très bon En temps de guerre chez Misma, on ne s’attendait pas à voir Delphine Panique débarquer dans la collection BD Cul des Requins Marteaux. Voilà donc L’Odyssée du vice, son cosmonaute démembré et sa quête folle qui le projette dans un univers truffé de symboles : gouffres visqueux, triangles ensablés, fluides étranges, cheminées d’usines, papillon-clitoris, Delphine Panique s’en donne à cœur-joie en alternant saynètes amusantes, partouzes orgiaques et zooms sur le regard désespéré de notre pauvre aventurier. On sourit sans s’esclaffer, on apprécie la poésie pleine d’humour (voir les deux belles scènes de « Rosebud » et de l’oiseau-vagin) et on savoure l’esthétique fantaisiste aux couleurs délavées, avec ses cases qui ne s’encombrent que rarement de décors. On goûte un peu moins l’explosif final en mode zoophile (un peu ridicule), les dialogues forcés et on regrette au final une BD qui s’accouple mal de l’univers de l’auteure et de l’esprit de la collection. Il y a comme un hiatus à la lecture.
Malgré tout, et même si ce n’est pas le meilleur album de la collection BD Cul, L’Odyssée du vice reste drôle et tout à fait plaisant. Enfin n’oubliez pas de vous plonger dans le noir et de mater la couverture. Une petite surprise vous attend…
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