L’Oeil de la nuit **
Par Vincent Vanoli. L’Association, 16 €, octobre 2012.
Qu’y a-t-il après la sombre étendue d’eau qui se perd au-delà du ponton ? La légende parle d’un rivage, de créatures étranges… Mais c’est une légende, car personne n’en est revenu. Intrigué par cette promesse d’aventure, un gamin va suivre son père à son insu, ce dernier s’embarquant, comme aimanté, pour une nuit vers l’inconnu…
Après deux albums autobiographiques (D’une île à l’autre, Le Passage aux escaliers), Vincent Vanoli retourne vers son petit monde fantastique et inquiétant, qu’il a développé notamment dans La Clinique ou La Chasse-galerie. Ici, son récit prend la forme d’un long rêve (un peu comme dans ses Contes de la désolation) : une fois lancés dans la nuit mystérieuse, les personnages ne se retournent pas et rencontrent des figures à la fois familières et nouvelles, dans un mélange propre à l’alchimie des songes. Oiseaux voraces, robot de bois, fonctionnaire terrifiant, tout se percute et se fond dans une cavalcade sans fin, où le sol ne cesse de se dérober sous les pieds des protagonistes… et du lecteur avec. Car, même si les images charbonneuses et expressionnistes de Vanoli fascinent, on peine parfois à saisir toute la symbolique qu’elles portent. Une fois refermé, l’album laisse donc un curieux sentiment au lecteur, écartelé entre son coeur qui bat trop vite comme au réveil d’un cauchemar haletant, et son esprit demeuré quelque peu hermétique à une histoire si obscure. On ne ferme donc pas L’Oeil de la nuit comme ça !
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