Par Raphaël Drommelschlager. Casterman, 16 €, avril 2013.

Anna est partout. Tom l’entend, il la voit. Il pourrait presque la toucher. Pourtant, Anna a disparu en mer. Mais Tom Katz, jeune romancier anglais, ne se remet pas de la mort de son épouse et son souvenir l’obsède. Le beau barbu désabusé traîne son chagrin dans les rues de Londres. De guerre lasse, il s’envole pour les rives de la Mer Egée.

En Grèce, au bord de la piscine à débordements du palace, une autre femme brille par son absence. Une certaine Penelope Brown réserve les meilleures tables sans jamais s’y asseoir. La cliente-mystère devient l’objet de toutes les conversations. Tom, lui, la connaît déjà. Elle est sortie de son imagination : la créature est au centre du stratagème censé relancer l’inspiration de l’écrivain à succès, élaboré avec la complicité du directeur de l’hôtel. Mais le plan de Tom se corse quand Penelope Brown devient réalité, sans qu’il n’y soit pour rien. Et l’inconnue ressemble à s’y méprendre à Anna. Tous deux se retrouvent mêlés à une sombre histoire de bijoux.

Après Paris-New York New York–Paris, Raphael Drommelschlager s’essaie à nouveau au récit psychologique. Si son trait clair et les jeux de couleurs évoquent l’absence et la tristesse avec finesse, son héros aux faux airs de Marc Lévy ne séduit pas. On peine à cerner le caractère du romancier en deuil. Résultat : Tom Katz nous laisse de glace. Les dialogues soulignent trop souvent des évidences et manquent de subtilité. Quant à l’intrigue, tirée par les cheveux, elle se solde par une conclusion invraisemblable qui fait perdre à l’histoire tout son intérêt. Le voyage en Grèce n’était pas surclassé. Dommage.

Bénédicte de Badereau

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