Par Geto, Damien Perez et Sophie Ricaume. Delcourt, 13,95 €, le 11 mai 2011.

L’artiste Jérôme Bosch est chargé par son souverain de peindre un Jugement dernier. Mais, lui qui est si paisible d’habitude, va plonger dans un délire paranoïaque, et se croire pourchassé par des démons. Et, lui qui peint de manière si classique d’ordinaire, va produire un tableau totalement halluciné, à la limite de l’hérésie. Mais il n’est qu’un pion sur un échiquier à l’échelle de l’humanité, où les forces du bien et du mal s’opposent constamment…

L’idée de départ de cette série en six volumes (avec six dessinateurs différents) est intéressante : suivre à chaque tome un personnage historique, censé servir de contrepoids à un autre personnage historique qui, par son génie ou son talent, fait bouger le monde des hommes. Une autre façon de raconter l’Histoire, par le prisme de quelques figures intrigantes au destin mystérieux (Bosch, Nostradamus, Charlotte Corday, Albert Einstein…). Hélas, ce premier tome se noie dans un déluge d’explications abracadabrantesques, et surtout une mise en scène un peu lourde. Très théâtral, le récit enchaîne les pesantes entrées et sorties de scène de Bosch avec des tirades interminables et des retournements de situation rocambolesques. Le dessin chargé de l’Italien Geto, qui tente de reproduire le style des estampes anciennes, n’allège pas l’ensemble.

On referme donc ce volume avec une certaine frustration face à un résultat maladroit, persuadé qu’il y avait là toute la matière pour faire un vrai bon album.

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