L’herbe est toujours aussi verte sur les pentes des montagnes pyrénéennes, même si parfois la neige pointe le bout de son nez pour recouvrir ces grandes prairies. Ce théâtre de nature continue d’être un laboratoire à ciel ouvert pour l’ours Barnabé, et son compagnon aux grandes oreilles. Tantôt artistique, parfois scientifique, écologique ou anthropologique, il mène sans relâche ses expériences et partage avec toujours autant de bonne humeur les observations qu’il fait du monde qui nous entoure. Avec toujours beaucoup de poésie, de philosophie et de pragmatisme, il questionne, interroge et met à mal le bon sens et les idées reçues.

Un nouvel album de l’ours Barnabé, c’est toujours une épatante découverte. On se demande ce que Philippe Coudray a bien pu trouver et imaginer comme nouvelles aventures pour son adorable plantigrade. On se dit que le réservoir à surprises est peut-être asséché, mais il n’en est rien. Avec des décors qui ne changent presque pas, il arrive tout de même à renouveler les gags et les saynètes ludiques sans rien renier de l’esprit d’origine de cette série qui reste décidément toujours inclassable et unique dans le paysage de la bande dessinée. On retrouve également avec plaisir ces thèmes qui constituent une sorte de fil rouge entre chaque album, l’art contemporain, la sculpture, le Big Foot ou encore l’habituelle cueillette des pommes. En parcourant les planches de ce nouvel album, on a finalement l’impression de n’avoir jamais vraiment quitté l’ours Barnabé et on ressort ravi de cette nouvelle balade en sa compagnie.