L’Ourso **
Par David Alapont et Merwan Chabane. 12 Bis, 13,50 €, le 26 mai 2011.
Dans l’hiver russe, deux frères s’affrontent. L’aîné reproche au cadet son départ il y a 15 ans, après la mort du père et surtout celle du plus jeune des enfants. Au milieu de ces querelles familiales, il y a le légendaire ourso, créature mi-homme mi-ours qui hante la forêt et tue les imprudents. Les deux frères se mettent en quête du fauve, et de leur réconciliation.
Décidément, Merwan Chabane est dans tous les bons coups. Co-créateur du brillant Pour l’Empire, dessinateur de l’excellente série L’Or et le sang, le voilà qui signe un scénario sobre et touchant, pour un élégant one-shot. Avare de mots, son histoire fait passer nombre d’émotions dans ses silences, les regards des personnages, la puissance des décors enneigés. Pour son premier album, le réalisateur-animateur David Alapont s’en sort plutôt bien, même si on aurait parfois aimé plus d’intensité dans certains plans. Au final, on se laisse tout de même envoûter par cet étonnant conte russe, qui mêle sans esbroufe la chronique familiale avec le fantastique. Reste que l’album se lit un peu trop vite pour que le plaisir perdure vraiment.
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