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Love Kills

27 octobre 2021 |
SERIE
Love Kills
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
PRIX
18.95 €
DATE DE SORTIE
07/04/2021
EAN
2302090292
Achat :

Vouloir être surpris, c’est parfois surfait. Dans Love Kills, autant le savoir, on sera à chaque instant en terrain familier. Vous avez lu des centaines d’histoires de vampires ? Le Brésilien Danilo Beyruth y compte bien : ce sont autant de lignes d’exposition d’économisées pour mieux dérouler sans traîner cette histoire convenue de règlement de comptes urbain entre suceurs de sang. Un peu de Blade par ci, de Anne Rice par-là, et hop, on peut se concentrer sur ce qui compte vraiment pour lui : la mise en scène et le dessin.

love-kills_image1Tout est dit, ou plutôt, est tu justement, dès la séquence d’ouverture : une succession de planches muettes pour s’éloigner du tumulte nocturne d’une métropole et pénétrer l’intimité glaciale d’un appartement lugubre. Dans la baignoire, un monceau de terre dont émerge une créature féminine au regard de reptile, la médusante Helena. Impeccable ouverture qui pose les ambitions graphiques de l’auteur mais qui résonne avec l’incipit de cinquante autres BD, films ou feuilleton télé. Les enjeux sont ceux d’une série B avec comme promesse, le face à face inévitable avec un autre mort-vivant revanchard. Entre-temps, il lui faudra compter avec un gang de voyous aux canines acérées et la rencontre avec un jeune cuisinier mortel apparemment insensible à ses pouvoirs hypnotiques. Pourquoi ? On ne le saura jamais : Beyruth n’en a décidément cure du scénario et n’est guidé que par ses instincts de dessinateur, pour esquisser ici une géniale partie de chasse dans un bar ou bien, là, une baston sanglante dans une ruelle.

Rien à dire : l’auteur sait y faire pour enchaîner les morceaux de bravoure à un rythme soutenu et sans heurts dans un noir et blanc aussi vénéneux que son héroïne. Trames, contrastes, aplats… Techniquement, c’est impeccable. Beyruth sait ce qu’il doit aux grands maîtres du genre mais n’est ni Milton Caniff, ni Frank Miller, ni encore Eduardo Risso. Peut-être justement parce qu’il lui manque une histoire et des personnages dignes de ce nom. Beau mais vain, aussitôt refermé, aussitôt oublié, Love Kills laisse sur sa faim.

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