Made in Korea
Ahhh, l’intelligence artificielle, la robotique… Ça fait bien longtemps que ces sujets sont abordés dans la fiction, mais surtout très peu de temps qu’ils parviennent à nous atteindre directement dans le monde réel. Comme si un cauchemar lointain semblait soudain prendre vie sous nos yeux sans avoir crié gare. Car ce qui est impressionnant avec la robotique et l’intelligence artificielle, c’est la vitesse à laquelle les progrès en la matière sont fulgurants. Les multiples usages de l’un ne pouvant que renforcer les craintes vis-à-vis de l’impact que pourrait avoir dans très peu de temps l’autre dans notre vie quotidienne, personnelle ou professionnelle, notre perception des créations liées de près ou de loin à ces thématiques sera à présent forcément différent d’auparavant.
Dans Made in Korea, l’intelligence artificielle a déjà pleinement intégré la robotique, atteint une autonomie, une maturité et une finition telles qu’il est possible d’adopter des robots comme s’il s’agissait d’enfants ! C’est même la nouvelle mode, les riches s’invitent les uns les autres pour montrer à tout un chacun leur nouvel descendance robotique. Bill et Suelynn Evans sont un temps effarés par cette idée, mais deviennent rapidement jaloux. Par chance la possibilité d’acquérir un modèle généralement hors de prix s’offre à eux. Ni une ni deux, ils sautent sur l’occasion sans s’interroger sur les conséquences.
La mise en couleur douce et le tramage en forme d’empreinte digitale laissait occurrer de l’intime. Il n’en sera rien. Après une entrée en matière stimulante, dans ses thématiques et sa narration, le récit de Jeremy Holt et George Schall se perd en route dans ses intrigues et son approche. D’intéressantes questions sur la robotique, l’IA, l’identité et le genre sont abordées, mais ne sont finalement que survolées pour laisser place à de l’action et une tournure scénaristique bien malencontreuse. C’est du reste regrettable de se rendre compte comme les auteurs survolent tous ces sujets pour ne finalement raconter que bien peu de choses pertinentes. Délaissant leurs nombreuses pistes d’exploration, les auteurs concluent alors leur histoire dans un abracadabrant happy-end qui ne fait pas sens.
Traduction : Laurence Belingard
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