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Malaurie, l’appel de Thulé

18 mars 2020 |
SERIE
Malaurie, l'appel de Thulé
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
PRIX
19.99 €
DATE DE SORTIE
20/11/2020
EAN
2756095915
Achat :

À la fin des années 1940, le géomorphologue spécialiste des pierres Jean Malaurie quitte le Sahara, pour une première mission en terre arctique. Dès ses premiers contacts avec les inuits, il sait qu’une relation particulière va naître entre lui et ce peuple. Avec leur assistance et depuis sa base de Thulé, il commence alors sa préparation pour des déplacements très difficiles de cartographie et d’étude des pierres. Sera-t-il le premier Occidental à fouler le pôle magnétique nord ?

malaurie_imageLe problème auquel on se heurte en ouvrant Malaurie, L’appel de thulé, provient d’abord et essentiellement, de l’écriture. Le scénario de Makyo (Manipulator, Le Spirou de… la Grosse Tête, Tout Sauf l’Amour, Inversion), aidé de Jean Malaurie lui-même (on peut comprendre ce choix de mêler l’auteur de l’oeuvre originale au processus, bien qu’il ne soit pourtant probablement pas étranger à ce qui suit), est problématique sur de nombreux points. La clarté, pour commencer : par exemple, on ne comprend pas toujours les ellipses, ou bien plus grave, le rapport entre ce qui se dit d’une case à l’autre. On perd donc souvent le fil. Le choix de la narration, ensuite : quasiment une suite de cartouches à la première personne, ce qui, en plus d’être passablement rigide, relègue le dessin au rang d’illustration pure et simple, avec peu d’effets de mise en scène. Le rythme enfin : comme oublié. Inexistant. Résultat : d’une aventure assez extraordinaire, qui aurait pu être passionnante si elle avait été mieux racontée, la BD révèle un encéphalogramme émotionnel plat, où le danger n’est pas ressenti, pas plus que l’intensité plus générale des événements et des liens entre les protagonistes.

Malheureusement, le dessin charbonneux de Frédéric Bihel (Tout sauf l’amour) ne fait pas grand chose pour relever la situation, bien que l’effort soit honnête. Techniquement assez faible pour un sujet très difficile à dessiner – le fait d’être sur des paysages est déjà compliqué, d’autant plus sur la banquise, faite de tons de blancs subtils et d’une platitude difficile à égayer –, il manque de dynamisme et d’expression.

Heureusement, les tribulations de Jean Malaurie au pôle nord ainsi que sa sensibilité au sort des peuples arctiques gagnent à être connues, évitant à cet album le naufrage complet – mais ne lui évitant pas non plus de venir gonfler les rangs, déjà trop bien fournis, des adaptations et autres biographies sans grand intérêt. On préférera donc clairement relire sur un thème proche l’excellent Groënland Vertigo d’Hervé Tanquerelle, qui partait pourtant avec des problèmes équivalents mais a su, lui, les dépasser avec talent.

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