Mâle de mer **
Par Guillaume Sorel et Laetitia Villemin. Casterman, 14 €, le 14 janvier 2009.
Elle mène une vie quasi monacale à Doëlan, en Bretagne. Amoureuse absolue de la mer, Ephémère déroule doucement le fil de sa vie, livre couche par couche les drames qui l’ont constituée : une mère décédée, un père inconsolable, un mari dont elle s’éloigne, un fils qui vit de l’autre côté de l’Atlantique… Un photographe trentenaire, pas vraiment à l’aise dans sa vie, s’attache à cette vieille femme, aux paysages marins, et tisse des liens.
Comme la côte bretonne, ce livre se montre d’un abord difficile. Son lecteur pourrait se décourager au bout de quelques pages. C’est que la langue de Laetitia Villemin, soigneusement choisie, agace parfois, notamment par une formulation trop souvent alambiquée et une poésie parfois forcée. Puis la digue s’écroule, et on se laisse emmener par cette belle histoire, âpre, triste, mais pas totalement désespérée. Guillaume Sorel l’habille majestueusement de noir et blanc, avec une grande sensibilité. Entre la chronique familiale et le cheminement initiatique, ce Mâle de mer finit par joliment vibrer.
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