Mano en Mano *
Par Anna Miralles et Emilio Ruiz.
Dargaud, 13 €, le 4 juillet.
C’est l’histoire d’un billet de 20 € qui passe de main en main pendant une journée, naviguant d’un distributeur automatique à la caisse d’un bistrot, en passant par le porte-monnaie d’une mamie ou les doigts habiles d’un pickpocket. Le récit sert de prétexte à décrire l’Espagne urbaine d’aujourd’hui, sa misère sociale et humaine, ses combines et ses espoirs. L’idée séduit, et l’on s’amuse de ces courts portraits croisés de personnages, attachants ou repoussants. Le dessin d’Anna Miralles y est pour beaucoup : bien moins raide et maniéré que dans Djinn, il arbore une mise en couleurs toujours aussi fine. Mais l’ennui point au bout de quelques pages. Le scénario d’Emilio Ruiz (À la recherche de la licorne, Corps à corps, toujours avec Anna Miralles) semble se prendre à son propre piège : à force d’esquisser des situations, il finit par frustrer son lecteur, nourri de scènes trop expéditives, et tend vers la caricature.
Benjamin Roure
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