Par Antonin Dubuisson et Allain Glykos, d’après Manolis de Vourla d’Allain Gyklos. Editions Cambourakis, 20 €, mai 2013. 

1922. A Smyrne, actuelle Iszmir, Manolis a toujours joué avec ses amis Ismet et Névra. Mais la grande histoire les rattrape. Alors qu’en France, les Poilus viennent de rentrer chez eux, la Première Guerre mondiale vit sa vingt-cinquième heure aux limites de l’Asie et de l’Europe. Un drame se trame : l’armée turque, emmenée par Mustafa Kemal, massacre et chasse les populations chrétiennes d’Asie Mineure. Des milliers de Grecs, installés sur ces rives depuis l’Antiquité, rejoignent les îles des Cyclades, où personne ne les attend.

Plus d’amitié possible entre Manolis, Ismet et la douce Névra : le courageux garçon doit prendre la route d’un exil qui le mènera jusqu’en France. Haut comme trois feuilles de vigne, il tente de comprendre une situation géopolitique qui le dépasse et va grandir plus vite que prévu.

A travers ces pages, Antonin Dubuisson illustre avec simplicité l’histoire du grand-père d’Allain Gyklos, qui l’avait raconté une première fois en 2005 dans Manolis de Vourla (Editions Quiquandquoi,2005). Le noir et blanc transcrit l’accablante chaleur méditerranéenne, la lumière éclatante et l’obscurité dans laquelle la guerre plonge les hommes. Une histoire simple et forte, à la fois ode à l’amitié entre les peuples et roman d’apprentissage.

Bénédicte de Badereau

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