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Manolosanctis: fin de l’édition BD, lancement d’une plateforme de création et d’édition

25 octobre 2011 |

Le jeune label Manolosanctis annonce aujourd’hui sur Actualitté qu’il met fin à son travail d’éditeur de bandes dessinées pour se concentrer sur une plateforme de création et de distribution.

« Éditer des livres est un métier à plein temps qui nécessite énormément de ressources humaines et financières, et cette partie de l’activité de la société a, peu à peu, éloigné les équipes de leur domaine de prédilection. » C’est ainsi que Arnaud Bauer, président de Manolosanctis, justifie sur Actualitté l’arrêt de la publication de nouveautés BD. Le dernier album à sortir sera celui de Lommsek, Qocha.

manolosanctis_logo_carreDès janvier 2012, Manolosanctis lancera une plateforme d’auto-édition, permettant de décliner les contenus sur différents supports, tels les smartphones ou les tablettes numériques. Pour les versions papier, la structure proposera un service d’impression à la demande, et promet des tarifs compétitifs pour des ouvrages de grande qualité. Les librairies en ligne ou classiques pourront alors entrer dans la danse.

Concernant le catalogue existant, Arnaud Bauer précise que les albums « restent disponibles en commande chez Volumen » et que « les réimpressions nécessaires » seront assurées.

Une histoire de bonnes idées et de faux départs

Manolosanctis est né au printemps 2009 autour d’une idée : créer une communauté d’auteurs et de lecteurs de bande dessinée, autour d’outils web de diffusion et de lecture simples et efficaces. Avec pour objectif de publier des livres papier, parmi les oeuvres les plus appréciées de la communauté ou repérées par les éditeurs de la maison. Une bonne façon de faire émerger de jeunes talents. Et un avantage sous-jacent: celui de ne pas forcément verser d’avances sur droits à un auteur qui publie spontanément sa BD en ligne avant d’être édité… Un idée qui fera long feu.

Autre faux départ, l’idée première de Manolosanctis est de ne vendre ses livres QUE sur son site web – et ainsi de proposer aux auteurs un pourcentage plus élevé sur les ventes. Mais, quelques mois après la sortie des premiers titres, le jeune et innovant label rentre dans le rang et diffuse ses volumes – édités avec goût et soin – dans le circuit classique des librairies. Commercialement, c’est sans doute plus sage, car il est difficile de se faire connaître et de vendre des albums en restant confiné sur le web… Mais c’est un autre schéma d’édition (plus classique), une autre façon de gérer une maison naissante et, d’une certaine manière, la perte d’une vraie spécificité.

Car cette spécificité (le web participatif) occupe une équipe importante et peut être assez gourmande en trésorerie. Et, dès lors que Manolosanctis entre dans le circuit imprimeur-diffuseur-librairie, de nouveaux coûts (parfois importants) se font jour. Et ce n’est pas une communication haut de gamme (partenariats avec Radio Nova, À Nous ou le Festival d’Angoulême), ni des soutiens financiers costauds (Oséo, CNL, Paris Développement), ni des idées communautaires fédératrices (les concours et recueils Phantasmes, 13m28, Vivre dessous) qui suffisent à tirer vers le haut un catalogue qui cherche encore sa locomotive.

manolosanctis_capture

C’est sans doute là que le bât blesse le plus : la constitution d’un catalogue cohérent. Car, mine de rien, en deux ans, Manolosanctis a sorti plus de 30 albums. Un gros chiffre pour un jeune éditeur. Et parmi ceux-là, on a pu découvrir de bons titres (Oklahoma Boy – Iron & FleshHécate & BelzébuthBimbos vs chatons tueursCatalyseYesterday…), de jeunes auteurs à suivre de près (Léonie, Timothé Le Boucher), une épatante réédition (Le Chant de la machine), mais surtout un trop grand nombre de livres qui possédaient un univers intéressant et fort, mais qui n’étaient pas assez aboutis, qui manquaient de remise en question (Le Grand RougeBranleur(s)TatanicDesert ParkAntigoneCarnavalSuccubePaco).

L’annonce du jour n’est donc pas si étonnante, même si elle chamboule les lecteurs qui, comme nous à BoDoï, soutenaient l’éditeur depuis ses débuts. D’autant que Manolosanctis semblait avoir gagné en maturité ces derniers mois et proposait des projets plus solides, mieux finis. Gageons toutefois que le potentiel d’innovation, les bonnes idées et l’énergie des animateurs de Manolosanctis réussiront à faire émerger un nouveau mode de distribution, incertain mais prometteur.

Commentaires

  1. shao

    C’est vraiment triste de voir ça. Manifestement Manolo sont des pros de la communication mais des mauvais dans l’édition.
    Merci de cet article qui pousse vraiment l’analyse sur les raisons d’un échec.
    J’ai un ami qui est auteur sur Manolo et qui fait partie des auteurs les plus lus. Si Manolo avait tenu ses promesses il aurait du être édité, mais ils ont préféré éditer des trucs sortis de nulle part, jamais publié sur leur site et direct sorti en papier. L’expérience laisse un sale gout amer et même si je suis curieux de voir leurs prochains projet, la confiance est rompue.

  2. shao

    C’est vraiment triste de voir ça. Manifestement Manolo sont des pros de la communication mais des mauvais dans l’édition.
    Merci de cet article qui pousse vraiment l’analyse sur les raisons d’un échec.
    J’ai un ami qui est auteur sur Manolo et qui fait partie des auteurs les plus lus. Si Manolo avait tenu ses promesses il aurait du être édité, mais ils ont préféré éditer des trucs sortis de nulle part, jamais publié sur leur site et direct sorti en papier. L’expérience laisse un sale gout amer et même si je suis curieux de voir leurs prochains projet, la confiance est rompue.

  3. Bonjour à tous, aujourd’hui il exite sandawe. Sanwe.com permet à tout un chacun de participer à l’édition de bd. Je suis édinaute chez eux et ça fonctionne très bien. Rejoignez-nous 😉

  4. Bonjour à tous, aujourd’hui il exite sandawe. Sanwe.com permet à tout un chacun de participer à l’édition de bd. Je suis édinaute chez eux et ça fonctionne très bien. Rejoignez-nous 😉

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