Maori #1
Jack est flic, maori, désespéré par le départ de sa petite amie. Il est aussi, en ces temps de grave crise financière en Nouvelle-Zélande, un pauvre type qui malmène sévèrement ceux qui ne remboursent pas leurs emprunts. Bref, il est au creux de la vague. Et quand la fille d’un controversé député maori, principal opposant au pouvoir conservateur en place, est retrouvée assassinée, c’est une tonne de nouvelles embrouilles qui s’abattent sur Jack…
Voilà un polar sombre, nerveux et malin comme on les aime. Le romancier Caryl Férey (Zulu) réussit ainsi son passage à la bande dessinée, en offrant un premier tome (sur deux) qui parvient à mêler trame narrative classique avec décor original et crédible. En effet, si les péripéties du violent Jack pourrait se dérouler aussi bien en Californie que sur une plage australienne, le contexte socio-politique, lui, est bien néo-zélandais. Enjeu électoral, fumeuses histoires de drogue, meurtres sanglants, personnages tantôt charismatiques tantôt archétypaux… Tous les ingrédients sont présents pour un thriller balisé et bien corsé, au dessin anguleux et brut de décoffrage de l’Italien Giuseppe Camuncoli, porté par un personnage peu aimable mais qui pourrait bien se (re)découvrir un semblant d’humanité et de sens moral dans cette sordide histoire. Du bon boulot, sans fioritures, qui s’impose, avec Pizza Roadtrip, comme un des meilleurs titres de l’inégale collection Hostile Holster.
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