Le chemin qui mène à la vie d’artiste n’est pas un long fleuve tranquille : le jeune Marco va pouvoir expérimenter cet adage. Lui qui rêve de devenir un jour auteur de bandes dessinées vient tout juste de réussir le concours d’entrée dans une école d’art à Paris. Il se prépare donc à quitter le petit village où il a grandi, laissant derrière lui des parents désemparés à l’idée de le voir abandonner la maison, et une cousine gothique complètement jalouse de son sort. Cerise sur le gâteau, à la capitale, c’est sa grand-mère Cloclo qui va l’héberger dans un premier temps. Pour cette mamie dynamique au caractère bien trempé, c’est l’occasion idéale pour tenter de déniaiser un peu son petit fils. Ça promet !

Attention, ne vous fiez pas aux apparences, derrière ses allures de série légère aux tonalités humoristiques, il se cache dans ce récit plusieurs sujets sérieux et d’actualité traités avec subtilité. Prépubliée à la fois dans le magazine Spirou et sur un blog animé par les auteurs, l’histoire avance par petites saynètes drolatiques qui permettent de passer d’un thème à un autre sans sourciller. Olivier Jouvray aborde tour à tour l’émancipation, l’apprentissage de la vie, les rêves de jeunesse, les relations familiales parfois compliquées et les rapports intergénérationnels, tout en s’amusant avec les clichés qui opposent traditionnellement le monde des villes et des campagnes. Sylvain Bec, jeune auteur qui vient du monde l’animation, utilise un trait vif et dynamique pour donner vie de manière efficace à toute une galerie de personnages aussi drôles qu’attachants. Son approche graphique n’est pas sans rappeler celle de Benjamin Renner, dans Le Grand Méchant Renard. Marco et compagnie s’annonce comme série à suivre, alors on ne boude pas notre plaisir à l’idée de retrouver prochainement tout ce petit monde pour la suite des péripéties.